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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Séance en hémicycle du mardi 17 janvier 2023 à 9h00
Questions orales sans débat — Fixation du prix de l'électricité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Je veux vous interpeller ce matin au sujet du plus grand scandale d'État de cet hiver ; la fixation du prix de l'électricité.

La France est l'un des pays qui produit l'électricité la moins chère d'Europe, si bien qu'EDF est d'ailleurs obligée de vendre à ses concurrents une partie importante de sa production à 46 euros le mégawattheure (MWh). Et pourtant, nous appliquons un prix européen de l'électricité, indexé sur le prix du gaz et déconnecté des coûts de production, ce qui pénalise nos entreprises et nos artisans, notamment les boulangers, et qui, de surcroît, alimente une spéculation absolument inadmissible.

Ces faits sont aisément constatables sur le site comparatif des tarifs de l'électricité de l'Union européenne. Quand j'ai voulu poser ma question, le 14 décembre dernier, le prix de l'électricité en France était de 450 euros le mégawattheure – raison pour laquelle les opérateurs ont considérablement augmenté les prix facturés à nos boulangers et à nos artisans –, tandis qu'en Espagne et au Portugal, qui appliquent un prix national, il était de 83 euros le mégawattheure.

J'ai consulté le site ce matin : la France détient encore le prix de l'électricité le plus élevé d'Europe, notamment en comparaison avec le Portugal et l'Espagne. Ces deux États membres de l'Union européenne ont bel et bien repris leur liberté, et appliquent un prix national fondé sur leurs coûts de production ; de fait, leur électricité est bien moins chère qu'en France, et ils évitent votre usine à gaz de subventions et de boucliers.

Le bon choix est très simple : il consiste à revenir à un prix national de l'électricité. Le Gouvernement passe sa vie à affirmer qu'il s'active à Bruxelles pour changer les choses, mais en réalité, il ne change rien du tout ! Pourquoi refusez-vous d'imiter deux pays européens qui ont préféré défendre leurs entreprises et leurs artisans plutôt que d'obéir à une bureaucratie et à des intérêts étrangers ? Notez que les intérêts en question sont d'ailleurs allemands, puisque l'Allemagne a toujours voulu éviter que la France puisse bénéficier de son industrie nucléaire et de ses prix modiques.

Vous dites avoir changé les choses en plafonnant le prix de l'électricité à 280 euros le mégawattheure pour les artisans, mais, comme me l'ont confié ce week-end des boulangers de ma circonscription, il reste insupportable de passer de 50 à 280 euros le mégawattheure ; cela les conduit tout simplement à fermer boutique. Vous n'avez donc pas résolu le problème pour les entreprises et les artisans. Vous avez certes créé un bouclier tarifaire pour les ménages, mais vous restez enfermés dans votre aveuglement idéologique et votre soumission à une Union européenne qui va à l'encontre de nos intérêts profonds. Quand allez-vous enfin revenir au prix national de l'électricité, et ainsi sauver nos entreprises ?

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