Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.
La politique en matière d'éducation prioritaire vient de fêter ses 40 ans. Ce fut malheureusement un triste anniversaire, puisque l'égal accès à la réussite des élèves, tant espéré, n'est toujours pas au rendez-vous. Les disparités entre élèves scolarisés en réseau d'éducation prioritaire (REP) et hors REP se creusent ; elles sont de plus en plus défavorables aux premiers, voire catastrophiques pour les élèves scolarisés en réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+).
En quarante ans, le nombre d'écoles et de collèges concernés a presque doublé. Les dispositifs et les expérimentations se sont démultipliés, en particulier depuis 2017. Pourtant, aucune évaluation n'est en vue et aucun bilan n'est tiré de ces actions. Comment juger de l'efficience d'une politique sans procéder à son évaluation ? Pourquoi étendre des dispositifs dont on ne mesure pas les effets ?
De manière certaine, nous savons qu'en 2023, la carte scolaire laisse toujours sur le bas-côté la ruralité. Ce délaissement a enfin été mis en lumière par la diffusion de la carte des indices de position sociale (IPS) des collèges à la rentrée 2022, à la suite d'un jugement du tribunal administratif de Paris. Monsieur le ministre, vous avez annoncé votre souhait de refondre la carte du réseau d'éducation prioritaire en 2023, pour une application dès la rentrée 2024. C'est bien, mais quand procédera-t-on à une évaluation de la politique de l'éducation prioritaire et de tous les dispositifs qui lui sont rattachés ? À quand un cap clair, ayant pour seul objectif l'égalité entre élèves et entre enseignants, mais aussi l'égalité de moyens et, surtout, celle de réussite ?