Le 1er février 1954, l'abbé Pierre lançait l'alerte. Soixante-dix ans après, la situation est toujours déplorable. À Villeurbanne, dans ma circonscription, le 16 décembre, environ trente familles étaient à la rue, dont quatre-vingts enfants ; une cinquantaine d'enfants le sont encore. La nuit avant les fêtes de Noël, six écoles étaient occupées pour les accueillir. Aujourd'hui, quatre écoles – Renan, Anatole France, Nigritelle Noire et Berthelot – hébergent encore treize familles. Alors que le plan Grand froid a été déclenché dans le Rhône le 12 décembre 2022, le 16 décembre, la métropole de Lyon comptait toujours 270 enfants sans hébergement. À Lyon, des parents ont été jusqu'à dépenser près de 2 500 euros en chambres d'hôtel, par solidarité.
Beaucoup des personnes à la rue souffrent de problèmes de santé importants. L'État a été défaillant. Il ne garantit pas le droit au logement, ni à un hébergement d'urgence. Selon le Secours populaire français, en 2022, plus de 4 millions de personnes sont non ou mal logées en France et 14,6 millions de personnes sont fragilisées par la crise du logement.
Pourtant, la Convention internationale des droits de l'enfant impose de protéger les plus jeunes. Il est urgent de planifier l'hébergement d'urgence pour savoir avec précision où et quand réquisitionner les immeubles vides. Au-delà, une politique globale doit permettre de mettre fin aux expulsions sans solution de relogement, d'encadrer les loyers et les plateformes de location de logements comme Airbnb, et d'étendre le parc social des bailleurs.
Que compte faire le Gouvernement pour que plus personne ne dorme dans la rue, comme le promettait le président Macron en 2017 ?