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Intervention de Martine Etienne

Séance en hémicycle du lundi 16 janvier 2023 à 16h00
Aide universelle d'urgence pour les victimes de violences conjugales — Après l'article 2 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Etienne :

Il tend à solliciter un rapport évaluant les besoins en dispositifs de soins en psychotraumatologie destinés aux victimes de violences conjugales.

Dans certains cas, ce type de soins est vital, permettant à la victime de se reconstruire de manière saine et durable après avoir subi des violences conjugales. Or de nombreuses victimes sont contraintes d'y renoncer, faute de ressources financières ou d'accessibilité géographique.

Mes collègues l'ont dit, le fait d'être victime de violences conjugales et de quitter le domicile entraîne souvent une forte précarisation financière. Si vous souhaitez contribuer efficacement à l'accompagnement des victimes, la question des soins en psychotraumatologie doit être prise en considération. L'accès à des soins aussi importants ne devrait pas faire naître de surcoût financier pour les victimes qui souhaitent y recourir.

La distance entravant fréquemment l'accès aux soins pour les femmes victimes, le rapport devrait étudier en outre la répartition géographique des structures spécialisées en psychotraumatologie et établir la liste des déserts médicaux en la matière. Comment consulter librement lorsque le professionnel le plus proche se trouve à des dizaines de kilomètres du domicile et que la victime ne dispose pas de moyen de transport ou a des enfants à charge ? Il faut renforcer l'offre de soins et d'accompagnement sur l'ensemble du territoire national, pour permettre à chaque victime de bénéficier de soins en psychotraumatologie à proximité de chez elle, si elle en ressent le besoin.

Tout cela a un coût humain, matériel et financier que les associations estiment à 56,4 millions d'euros. Des exemples tels que les maisons des femmes de Saint-Denis et de Nancy montrent la pertinence d'une approche transversale dans l'aide aux victimes.

Pour toutes ces raisons, nous demandons que ce rapport soit remis au Parlement et que des préconisations prenant en compte l'expertise des associations spécialisées soient émises, discutées et respectées.

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