Il tend à solliciter un rapport examinant les besoins financiers et humains nécessaires au bon fonctionnement de la permanence téléphonique 3919, qui vise à répondre aux femmes victimes de violences conjugales et à leur fournir dans l'urgence une aide et un accompagnement.
Le 3919 est surchargé et manque cruellement de moyens. Le Gouvernement se vante d'un taux de réponse de 75 %, mais omet certains faits : l'équipe du 3919 est composée seulement de quarante-cinq écoutantes, deux coordinatrices, deux chefs de service et deux personnes en soutien administratif, soit en tout et pour tout cinquante et une personnes pour répondre aux quelque 150 000 appels passés chaque année, cinquante et une personnes pour écouter, conseiller et accompagner les victimes dans leur parcours. Le calcul est simple : cela fait plus de 35 000 appels par écoutante en une année.
Compte tenu du nombre de féminicides – plus de 110 en 2022 –, de la quantité insuffisante de places d'hébergement d'urgence et du faible taux de plaintes émises et prises en compte, le 3919 est souvent la première solution vers laquelle se tournent les femmes victimes de violences.
La plateforme a besoin de davantage de moyens humains, logistiques et financiers. Cette année, son budget a stagné, alors même que le nombre d'appels a augmenté. Les associations de lutte contre les violences faites aux femmes estiment à 3,5 millions d'euros les financements nécessaires à son bon fonctionnement. Il est urgent de doubler les moyens qui lui sont consacrés, afin d'augmenter les effectifs, d'éviter l'absence de réponse pendant tel ou tel créneau horaire et de garantir une prise en charge sereine et adaptée, tant pour les victimes que pour les répondantes.