Dans la vie d'une assemblée et dans nos existences si mouvementées de parlementaires, il y a des moments uniques. Celui que nous vivons en fait partie. Nous devons nous réjouir que la nécessité de lutter contre les violences conjugales fasse aujourd'hui consensus dans la société et que nous nous apprêtions à adopter, sans doute à l'unanimité, cette proposition de loi.
Je salue le travail de Valérie Létard, ainsi que celui des corapporteurs de la commission des affaires sociales. L'existence d'un tel binôme politique est assez rare pour être soulignée. Je les connais bien tous deux. Chère Béatrice Descamps, nous n'avons pas les mêmes opinions politiques, mais vous êtes ma voisine de circonscription et je sais votre engagement, ancien et entier, sur ces sujets. Emmanuel Taché de la Pagerie, il était important qu'un homme, avec sa sensibilité propre, traite d'une telle problématique.
Les violences conjugales, comme le harcèlement d'ailleurs, ne sont pas derrière nous, tant s'en faut. Nous devons faire preuve d'humilité. J'ai parfois entendu des personnes qui donnaient des leçons ici alors qu'elles avaient, ailleurs, beaucoup à se reprocher.
Les victimes doivent être placées au centre des dispositifs, priorité doit leur être donnée. Alors que la lutte contre les violences conjugales avait été désignée grande cause nationale lors du quinquennat précédent, l'action de l'exécutif a été décevante – je ne vous en fais pas le reproche, madame la ministre déléguée, car vous n'étiez pas en poste. Je pense que nous pouvons, collectivement, rattraper ce retard, en nous inspirant peut-être de l'approche espagnole qu'évoquait Mme Lebon. Le groupe RN se prononcera pour l'adoption de l'article 1er et de la proposition de loi.