La volonté de lutter contre la pollution de notre air est certes louable, encore faut-il le faire de manière juste et équitable. Nous sommes bien sûr d'accord pour vivre dans un environnement plus sain mais pas pour décourager les Français et enfoncer les plus précaires.
Des solutions alternatives existent. Mettons en place, par exemple, une aide pour la révision et le réglage des moteurs des véhicules polluants sur le principe du « coup de pouce vélo » instauré en 2020. Développons grâce à nos ingénieurs une offre de rétrofit de qualité et accessible axée sur des modèles électriques, thermiques à hydrogène et thermiques classiques peu polluants – ces derniers étant obtenus en remplaçant des moteurs anciens par des moteurs neufs de nouvelle génération.
Accompagnons petit à petit et de façon non discriminatoire les automobilistes. Nous pourrions ainsi consentir un effort supplémentaire en relevant le montant du revenu fiscal de référence fixé comme plafond pour l'accès à la prime à la conversion.
Repensons nos centres-villes – je m'adresse aux élus de la nation qui sont aussi des élus locaux. Une des fonctions d'un arbre, par exemple, est de purifier l'air tout en luttant contre les îlots de chaleur. L'arbre est un outil majeur de lutte contre la pollution. La nature est tellement bien faite !
Aidons plutôt nos collectivités locales à prendre des mesures de bon sens. La réalité, c'est que le pauvre achète sa voiture au riche avec quinze ans de décalage. D'ici quelques années, nous aurons presque oublié que la 306 turbo diesel a un jour fréquenté le domaine public routier de nos grandes villes. Alors laissez du temps aux Français, la situation évoluera par elle-même. Je vous le certifie : dans moins de dix ans, tous nos concitoyens utiliseront bien des véhicules moins polluants, sans qu'il soit nécessaire de les y contraindre.
C'est pourquoi nous proposons de cesser de multiplier les ZFE-m et même de les abolir. Nous considérons aussi qu'il est urgent de renforcer un réseau de transport en commun de qualité supérieure. Il n'est pas acceptable que les usagers soient sans cesse confrontés à des retards, à des grèves et surtout à une insécurité grandissante – l'événement grave survenu hier gare du Nord vient nous le rappeler.
Ne laissons pas de nouvelles fractures sociales se creuser. C'est ce qui arrivera si nous maintenons les ZFE-m. Nous vous invitons clairement à faire le choix du bon sens. Votons cette proposition de loi.