Après avoir écouté les propos du rapporteur, je voudrais que chacun prenne conscience d'une chose : on peut faire des jeux de mots, déformer des titres et multiplier les allusions, mais ce sujet devrait réunir la représentation nationale au lieu de la diviser car il est ici question de la santé de nos concitoyens. Il y a beaucoup de manières de taper sur les ZFE-m, d'expliquer ce que seraient leurs insuffisances et marges d'amélioration. Dans le cadre de sa niche parlementaire, le groupe RN a choisi d'en demander la suspension illimitée, autrement dit de supprimer en douceur un dispositif dont l'efficacité et les motivations sont très claires.
Comme cela a été souligné, Santé publique France a chiffré, pour la seule année 2021, à 40 000 le nombre de décès liés aux particules fines et à 7 000 les morts liées aux oxydes d'azote. Autrement dit, la pollution atmosphérique en France réduit de deux à trois ans notre espérance de vie. Toutes les études montrent en outre que les premiers touchés sont les personnes âgées, les enfants en bas âge et les personnes les plus modestes, qui habitent dans les logements les plus fragiles.
De multiples actions ont été menées pour améliorer la qualité de l'air. Les résultats montrent d'ailleurs que les choses s'améliorent d'année en année. Mais baisser la garde, suggérer que cet enjeu deviendrait accessoire et renoncer à déployer les ZFE-m alors que le principe en a été adopté dans le cadre de la LOM puis confirmé dans la loi « climat et résilience », reviendrait, au fond, à considérer que la santé peut être assimilée à une variable d'ajustement des politiques que nous conduisons.