Cela ne me pose donc pas de problème.
Quelle est la vraie ressource, aujourd'hui, pour relever les salaires ? Quelle est la vraie ressource pour financer la maladie et les retraites ? Il est évident que c'est dans les dividendes et les surprofits que l'on trouve la marge de manœuvre. Vous ne remontez jamais jusqu'au moment de bascule survenu dans les années quatre-vingt, lorsque 10 % de la valeur ajoutée sont passés grosso modo de la poche du travail à celle du capital : jusqu'alors, les salariés français travaillaient une semaine par an pour les actionnaires. Aujourd'hui, c'est quatre semaines ! Si l'on ne voit pas cela, alors que c'est gros comme une vache au milieu du couloir, et si cela ne figure ni dans les programmes ni dans les débats censés porter sur le relèvement des salaires, on passe à côté de l'essentiel ! C'est ce que vous faites aujourd'hui, collègues : comme au cinéma, c'est Touche pas au grisbi ! Tant du côté des macronistes que du Rassemblement national, il s'agit de ne pas toucher à ce grisbi-là qui se chiffre en centaines de milliards. Il y a sur ce sujet un accord.
Cela fait quarante ans que les questions des retraites et des salaires ne sont traitées que par des exonérations, des aides ou des subventions : il y a aujourd'hui dans notre pays 200 milliards d'euros d'aides aux entreprises. Cela fait quarante ans qu'on nous dit qu'en contrepartie il y aura des primes et des « chèquounets » pour les salariés. Et vous, vous adoptez la même logique ! Or il faut en sortir ! Je constate qu'il existe une grande cohérence, un accord, entre ce que vous proposez aujourd'hui et la prime Macron. Mais on a bien vu que celle-ci ne marchait pas.