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Intervention de François Piquemal

Séance en hémicycle du jeudi 21 juillet 2022 à 9h00
Mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Piquemal :

« Je vous écris pour avoir des renseignements sur le logement. J'étais locataire d'un T1 bis dans le quartier Saint-Cyprien, avec un loyer de 530 euros depuis septembre. C'était un bail mobilité de neuf mois. En avril, j'ai demandé à mon propriétaire s'il était OK pour me renouveler le bail, car même si le loyer est cher, il est bien placé par rapport à la fac. Il m'a répondu qu'il refusait, car j'avais eu du retard sur les loyers de février et mars. Il faut dire qu'avec le covid, les gens chez qui je gardais parfois des enfants ne font plus autant appel à moi, et j'ai moins de rentrées d'argent. J'ai donc dû quitter l'appartement, et je vis actuellement chez mes parents en attendant de trouver une solution ; mais j'ai filé le plan à ma copine Inès en lui suggérant d'appeler le propriétaire. Bien sûr, elle ne lui a pas dit qu'elle le contactait de ma part pour pas la griller à cause du retard de loyer. Inès lui a demandé si l'appartement était toujours disponible. Le propriétaire lui a dit que oui, mais qu'à partir d'octobre, car d'ici là, il louait en Airbnb. Malgré les inconvénients de date que cela représente, Inès était partante, jusqu'à ce qu'il lui annonce que le loyer serait non pas de 530 euros, mais de 580 euros. Quand Inès m'a dit le montant du loyer, on a commencé à se renseigner. On a découvert qu'il y avait un indice qui fixait l'évolution des prix, mais selon nos calculs, le loyer n'aurait dû augmenter que de 8 euros, et pas de 50 euros. Inès a même appelé le propriétaire pour lui dire qu'il avait dû faire une erreur. Il lui a répondu, je cite, "qu'il faisait ce qu'il voulait, et que si elle n'était pas contente, il y en avait dix autres comme elle qui attendaient". »

Des Inès et des Léa, il y en a partout dans ma ville de Toulouse, où plus de 50 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Il y en a aussi partout, en France, qui galèrent pour payer leurs études et pour manger, et qui, en plus, ont affaire à des propriétaires voyous qui s'exonèrent du cadre légal. Par cet amendement, nous demandons de remettre de l'ordre et de la justice dans les contrats de location : les propriétaires malveillants doivent être punis plus sévèrement.

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