Étendues par la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, les zones à faibles émissions se multiplient dans notre pays. Depuis le 1er janvier, les Français les plus modestes peuvent être verbalisés d'une amende de 68 euros dans dix agglomérations. Au 1er janvier 2025, quarante-trois agglomérations seront concernées. À cette date, les véhicules dotés des vignettes Crit'Air 5, 4 et 3, qui représentent 40 % du parc automobile actuel – chiffre que vous contestez, mais que j'ai vérifié –, ne pourront plus accéder à certaines agglomérations, dont Bordeaux, qui se trouve à la frontière de ma circonscription. Cette mesure s'appliquera aux habitants des métropoles, mais aussi à ceux qui habitent à l'extérieur ; en d'autres termes, la quasi-totalité de nos compatriotes seront concernés par cette mesure qui touche les particuliers, en premier lieu les plus modestes d'entre eux, mais aussi les professionnels, dont les artisans, les commerçants et les viticulteurs, qui ont besoin d'accéder au centre-ville pour vendre leur vin.
Pour moderniser le parc de véhicules et le rendre accessible aux ZFE, des aides existent, mais, comme l'a révélé la récente mission flash de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, le reste à charge est au minimum de 20 000 euros pour l'achat d'une voiture Crit'Air 1. Une immense partie des Français, dans l'incapacité totale de débourser une telle somme, sera donc exclue des ZFE. J'espère sincèrement que la proposition de notre collègue Pierre Meurin de supprimer les ZFE sera votée demain. Si, par malheur, ce n'était pas le cas, que comptez-vous faire pour les Français qui n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule compatible avec les ZFE malgré les aides prévues ?