Le 26 février 2007, un article du Monde titrait : « La chute d'un pont au passage du cyclone menace d'isoler le sud de La Réunion. » La veille, les rafales de 150 kilomètres à l'heure du cyclone Gamède faisaient s'effondrer le pont de la rivière Saint-Étienne, l'un des principaux axes routiers du sud de l'île. Ce cataclysme a fait deux morts, quatre-vingt-dix blessés, et a détruit des milliers d'habitations. L'année dernière, le cyclone Batsirai a fait du sur-place dans notre ciel ; nous sommes restés trente-huit heures en alerte rouge.
Nous, habitants des outre-mer, sommes et serons les premiers touchés par les conséquences du réchauffement climatique.
Nous, habitants des outre-mer, serons les premiers touchés par la montée des eaux.
Nous, habitants des outre-mer, serons les premières victimes du réchauffement des océans, cause déterminante de la fréquence et de la puissance des cyclones.
Selon une étude publiée dans la revue Science Advances, d'ici 2050, ces dépressions tropicales seront deux fois plus fréquentes et d'une intensité qui devrait augmenter jusqu'à 24 % en moyenne. La réglementation technique de la construction en outre-mer, avec la RTAA-DOM – la réglementation thermique, acoustique et aération –, traite des spécificités ultramarines.
Il existe, à raison, des textes réglementaires relatifs au risque sismique adaptés à chaque territoire. Les aléas météorologiques, ces cyclones, doivent aussi être pris en compte dans nos constructions. Ils pourraient représenter, rien qu'à La Réunion, plus de 10 milliards d'euros de dégâts dans les vingt-cinq années à venir ! Or rien n'est prévu dans la loi. À quand les consultations sur ce sujet ? On nous les avait promises, mais nous ne voyons toujours rien venir.
Faire preuve de résilience, c'est prévoir l'imprévisible, c'est accompagner nos territoires pour une rénovation de tous les bâtiments, publics ou privés, qu'il s'agisse d'habitations ou d'infrastructures, afin que tout le monde soit en sécurité. L'heure est à l'urgence, et nous attendons des actions concrètes.