Il est beaucoup question d'énergie dans les débats d'aujourd'hui. Évidemment, nous payons l'impéritie évoquée précédemment en matière nucléaire et le refus idéologique de construire des équipements nécessaires à notre souveraineté, à notre indépendance. Mais ce que l'on oublie de dire, c'est que nous ne sommes plus en état d'entretenir le parc nucléaire. Pourquoi ? Tout simplement parce que le nucléaire français manque de bras et de cerveaux. Comme le rappelle l'actualité, nous nous trouvons malheureusement obligés de recourir à des ingénieurs, à des soudeurs et à des tuyauteurs américains et canadiens. Dans les unités de fabrication de calottes de réacteurs basées en France, on refuse aujourd'hui des commandes, faute de soudeurs – il en manque actuellement 7 000.
Voilà, monsieur le ministre, l'un des signes de l'échec de l'école. Il faut réhabiliter en urgence les filières scientifiques et techniques pour former davantage de spécialistes. Si la France a été une grande puissance nucléaire, cela tient à des esprits brillants comme ceux de la famille Curie, dont nous sommes fiers, ainsi qu'à de grands capitaines d'industrie, mais surtout aux générations d'enseignants qui ont formé, par le passé, des ingénieurs et des ouvriers d'exception. Réintroduire l'enseignement des mathématiques – qui n'aurait jamais dû disparaître –, c'est bien, mais que comptez-vous faire concrètement pour réhabiliter l'ensemble des filières qui faisaient l'excellence de la France ?