La question du salaire des enseignants est saisie à bras-le-corps dans le budget 2023, lequel prévoit une hausse significative, en deux volets, de leur rémunération. Le premier volet comprend un socle centré sur la première moitié de carrière dont les modalités seront définies en fonction des négociations qui s'ouvriront bientôt avec les organisations syndicales – avec lesquelles nous entretenons des relations fluides, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout – ainsi qu'une hausse de la rémunération en toute fin de carrière par un passage facilité à la hors classe, voire à la classe exceptionnelle. Le deuxième volet consiste en un pacte passé avec les enseignants volontaires qui offrira, lui aussi, une augmentation de rémunération et dont j'ai tracé les contours dans mon discours liminaire.
L'année prochaine, le budget de l'éducation nationale augmentera de 6,5 % pour tutoyer les 60 milliards d'euros. Cela représente une augmentation très significative de la masse salariale qui constitue déjà l'essentiel du budget du ministère.
Mais nous avons conscience que l'attractivité du métier ne dépend pas que du salaire et qu'elle dépend aussi d'éléments comme la carrière et les conditions de mutation, que nous négocierons avec les organisations syndicales dans les mois à venir. La question du recrutement des professeurs va se poser à nous pendant de nombreuses années ; c'est aussi vrai dans le reste de l'Europe et dans le reste du monde. Il y a en effet une pénurie mondiale de professeurs, y compris dans les pays voisins où les rémunérations des enseignants sont bien plus élevées qu'en France. Nous devons saisir cette question à bras-le-corps en même temps qu'engager une réflexion structurelle sur le métier.