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Intervention de Lisette Pollet

Séance en hémicycle du mardi 10 janvier 2023 à 21h30
État de l'école de la république — État de l'école de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLisette Pollet :

Les différentes académies partagent le même constat et tirent la sonnette d'alarme : le niveau des futurs professeurs des écoles est faible. On parle beaucoup de la baisse du niveau des élèves, ce qu'a rappelé notre collègue, mais les aspirants professeurs ne sont pas en reste. En effet, les correcteurs du concours de recrutement des professeurs des écoles s'inquiètent des lacunes de base en orthographe, en grammaire et en culture générale. Balzac, Dumas et Hugo sont bannis des copies au profit d'illustrations faisant appel aux séries contemporaines. Certains professeurs des écoles ne savent pas faire la distinction entre un pronom et un adjectif. Comment pourraient-ils apprendre à nos enfants ce qu'eux-mêmes ignorent ?

Une étude publiée le mardi 6 décembre 2022 par le ministère de l'éducation nationale révèle que le niveau en orthographe des élèves de CM2 continue de baisser. Est-ce une coïncidence ? Les correcteurs déplorent l'utilisation du mot « cool » et d'autres expressions familières. Les candidats au concours de professeur des écoles ne sont pas capables de donner la définition du mot « chancelant », certains d'entre eux pensant qu'il désigne des personnes qui chantent bien, qui sont chanceux, qui font de la magie ou ne sont pas sages !

Un point de non-retour a malheureusement été atteint.

Et que dire du niveau en mathématiques ? Le rapport du jury de l'académie de Besançon souligne que le sujet au concours est présenté comme accessible, avec des formules de calcul données. Y a-t-il un autre mot que celui de naufrage pour décrire l'état du système éducatif ? Ce naufrage, plus personne ne peut le masquer. Remettre des cours de mathématiques en classe de sixième ne pourra pas résoudre seul le problème des élèves. Il faut d'abord que les enfants aient devant eux des professeurs des écoles qui maîtrisent les savoirs fondamentaux.

Ma question est donc simple : la qualité de l'enseignement doit-elle être mise en péril pour résorber la crise du recrutement ?

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