Qu'en est-il de la casse de l'école publique ? Les professeurs – quelle autre profession se verrait imposer un tel traitement ? – continuent de subir les errements de l'exécutif autour de la revalorisation de leur traitement. Nous voilà désormais sommés de faire l'exégèse des propos du candidat Macron sur une augmentation de 10 % dès janvier, pour comprendre qu'elle n'interviendra finalement qu'en septembre – peut-être –, sans savoir si les enseignants devront exercer des missions pour y avoir droit ni qui sera concerné. Les professeurs sont en droit d'exiger un calendrier précis et une réponse à leurs revendications !
Le contexte est aussi celui de la crise des recrutements et là encore, aucun changement n'interviendra avant la rentrée 2023. Les chiffres ne sont pas bons : bien que la date limite des inscriptions ait été repoussée, le nombre de candidats ne dépasse que légèrement celui des candidats aux concours de 2022. Il y a une crise des moyens, mais aussi du sens. Il faut que ce sujet soit hissé, à nouveau, en tête des priorités politiques.
Surtout, il faut maintenant privilégier un recrutement qui permette à la fois de traiter plus tôt la question de la « stagiairisation », mais aussi d'assurer une formation de qualité.
La réalité de l'état de l'école, c'est aussi celle du bâti scolaire. On l'a constaté régulièrement ces derniers temps : bien des établissements sont largement délaissés. Je pense à plusieurs lycées, mais c'est également le cas, plus largement, de très nombreux bâtiments. Cette situation dit quelque chose de l'importance que l'État, la puissance publique, accorde – ou pas – à l'école.
À cela s'ajoutent, à chaque projet de loi de finances, des suppressions de postes. Cette année, 1 500 postes de professeurs dans l'enseignement public sont ainsi supprimés. À cet égard, les cinq années d'action de Jean-Michel Blanquer, votre prédécesseur, ont fait beaucoup de mal à l'école, puisqu'il avait en quelque sorte repris à son compte la marotte de Nicolas Sarkozy en supprimant à nouveau des postes.