Monsieur le ministre délégué, dans sa dernière étude datée du 19 décembre 2022, l'Insee dresse le constat qu'entre janvier 2021 et juin 2022, le revenu moyen disponible est de 720 euros plus bas que ce qu'il aurait été si les prix étaient restés ceux de 2020, principalement sous l'effet de la hausse des prix de l'énergie estimée en moyenne à 18 %. Sans surprise, les ménages les plus modestes ont été les plus touchés, malgré des mesures de soutien aux revenus et la mise en place de boucliers tarifaires. Toujours selon l'Insee, les mesures de soutien aux revenus des ménages déployés par l'État dans ce contexte, tels que le chèque énergie ou le bouclier tarifaire, n'ont que faiblement compensé la hausse des prix.
La Confédération des petites et moyennes entreprises tirait également à la fin de l'année 2022 la sonnette d'alarme, estimant que « 150 000 entreprises [étaient] en danger de mort ». C'est donc tout le tissu entrepreneurial français qui se trouve fragilisé par la crise. Pourtant, le volet de mesures d'urgence mis en œuvre par l'État pèsera au bas mot 45 milliards d'euros dans le budget pour 2023, dégradant durablement l'état de nos comptes.
Ces mesures, bien que nécessaires, ne sont que temporaires et elles ne règlent en rien la question centrale de la fixation des prix de l'énergie. Par ailleurs, de nombreuses filières énergivores telles que l'agroalimentaire et les chaînes agricoles, qui sont tout simplement abandonnées par le Gouvernement, demandent un plan à la hauteur dans un contexte de distorsion de concurrence avec nos partenaires européens.
Le principal constat que nous pouvons tirer est le manque cruel d'anticipation et de planification de notre politique énergétique. Au lieu de prendre le problème à la racine, le Gouvernement a choisi de renouer avec la politique du carnet de chèques qui ne pourra perdurer indéfiniment. Monsieur le ministre délégué, recouvrir les plus beaux paysages français d'éoliennes ne réglera pas le problème. Votre rétropédalage sur le nucléaire est un premier signal encourageant, mais nous ne disposons toujours pas d'un cap clair.
Quelle est votre vision sur le long terme, monsieur le ministre délégué, pour que la France redevienne un fleuron économique et industriel et souveraine sur le plan énergétique ? Je vous remercie de nous apporter une réponse claire.