Intervention de Andy Kerbrat

Séance en hémicycle du mardi 10 janvier 2023 à 21h30
Mesures de soutien face à l'augmentation des couts de l'énergie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndy Kerbrat :

Monsieur le ministre délégué, vous vous félicitez de l'effet de votre politique pour expliquer les bons chiffres des finances des collectivités en 2022, mais la hausse des prix de l'énergie ne se verra que l'année suivante à cause d'un effet d'inertie des contrats d'énergie. En effet, pour la plupart des communes, la facture à payer en 2022 a été établie avec des prix déterminés en 2021, voire avant. Nous connaîtrons, en 2023, une hausse continue et encore supérieure à celle de 2022.

Cela fait courir aux collectivités le risque de la double peine : avec un niveau aussi haut d'épargne brute, la grande majorité d'entre elles ne pourra pas prétendre au 1,5 milliard de soutien, alors que les conséquences de l'inflation subie en 2022 se feront justement le plus sentir dans quelques mois. Qu'avez-vous prévu pour éviter cela ? Trop peu, trop tard, et souvent trop compliqué. En attendant, l'inflation a des effets concrets sur nos services publics, sur nos biens communs, quelle que soit la taille des collectivités.

À Fontenay-sous-Bois, 50 000 habitants, la dépense liée aux fluides va passer de 1,8 million à 3,5 millions d'euros, entraînant la réduction des horaires de bâtiments publics comme les piscines et l'augmentation du coût de certains services comme les cantines. L'inflation fait des ricochets et contourne le bouclier tarifaire. À Champlémy, 350 habitants, la facture pour la salle des fêtes sera salée : elle passera de 200 à 1 000 euros, soit une augmentation de 500 %. Pour son école, qui n'a pas encore pu être rénovée, le chauffage au fioul a augmenté de 50 %, ce qui risque à terme d'avoir des conséquences tragiques pour un établissement déjà menacé de fermeture.

Vous faites de nombreuses annonces : 12 milliards pour les entreprises et les collectivités, un amortisseur électricité, un filet de sécurité. Mais, de même que Macron a appelé le numéro vert pour les boulangers et a constaté que « ça ne marche pas », eh bien, nous avons appelé le numéro des maires, et nous avons constaté que « ça ne marche pas » non plus.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion