Après que les cris d'alarme des boulangers ont été diffusés en boucle sur BFM TV, le Gouvernement s'est empressé de venir à leur chevet, face caméra. Mais qu'en est-il de la majorité des PME et des ETI – entreprises de taille intermédiaire –, notamment dans le secteur de l'industrie, qui n'ont pas fait l'objet d'une telle attention ?
Alma Dufour a reçu un SMS d'un représentant d'une fédération d'entreprises qui lui a donné cette réponse : « Si je devais résumer, les aides ne sont pas à la hauteur de la situation, en particulier pour les entreprises énergo-intensives. L'année 2023 s'annonce très compliquée. On est face au mur de l'énergie. » En réalité, les ETI n'ont quasiment droit à rien. Pour les PME énergo-intensives, les aides ne prennent en charge que 10 % à 20 % du montant de factures qui ont triplé, quadruplé, voire été multipliées par dix.
Prenons l'exemple de Velcorex, l'une des rares entreprises qui produit encore du textile en France. En 2022, sa facture de gaz s'est élevée à 5 millions d'euros sur 22 millions de chiffre d'affaires. Elle n'a touché de l'État que 75 000 euros d'aides, soit 1,5 % de sa facture. Alors qu'elle commence l'année 2023 avec une perte de 3 millions d'euros, elle doit conclure un nouveau contrat d'énergie, pour la modique somme de 1 240 euros le mégawattheure pendant les heures pleines. L'État ne prendra en charge que 12 % de sa facture. Cette entreprise pourrait ne plus avoir que quelques mois à vivre, et Velcorex n'est pas un cas isolé.
Les États-Unis et l'Allemagne subventionnent leur industrie, mais vous continuez de vous voiler la face, de protéger les spéculateurs et de creuser la dette sans pour autant empêcher le désastre. La solution serait simple : il faut sortir du marché de l'électricité avant qu'il ne soit trop tard. Cependant votre vision de l'énergie pour l'avenir est de fermer les yeux en espérant que ça passe. Mais ceux qui ne ferment plus les yeux la nuit, ce sont les salariés et les dirigeants d'entreprises qui ne savent plus comment s'en sortir. Que comptez-vous faire pour éviter la faillite imminente de nos PME et des ETI industrielles ?