Le Gouvernement semble avoir entendu la détresse des boulangers, bouchers, charcutiers, traiteurs, restaurateurs, ou encore des responsables de pressing ou de laverie, bref, de quelques centaines de milliers d'entrepreneurs asphyxiés par la hausse considérable du prix des matières premières et par la hausse délirante des prix de l'énergie. Il y a répondu tout au long de la semaine par une pluie d'annonces. Mardi 2 janvier, Mme Borne déclare qu'elle veut accompagner chaque artisan en lui proposant des réponses adaptées et annonce l'organisation de points d'accueil dans chaque préfecture. Mais avec quels moyens humains compte-t-elle accomplir cela, puisque le service public a déserté nos circonscriptions ? Elle annonce aussi un possible report de charges sociales et fiscales pour les boulangers qui justifieraient d'un clair problème de trésorerie. Mais quelle TPE n'a pas de problème de trésorerie ? Elle promet à présent de reporter le remboursement des prêts garantis par l'État et d'étaler le paiement des factures d'énergie. Que résoudront ces mesures ?
L'avant-dernière trouvaille consiste en la possibilité de dénoncer un contrat avec un fournisseur d'énergie sans devoir lui verser d'indemnité. Et ensuite ? Quelle TPE a les moyens de trouver rapidement un autre fournisseur moins cher ? Qui connaît même précisément le prix du kilowattheure, sans parler du mégawattheure, puisque – dernier épisode – le Président de la République a annoncé vendredi le plafonnement du prix de l'électricité à 280 euros le mégawattheure ? Pourtant, le prix de 225 euros par mégawattheure pondéré suffit déjà à étrangler de nombreux artisans comme la fameuse boulangère de Sarlat. De plus, on peut désormais s'attendre à ce que tous les fournisseurs d'électricité alignent leurs tarifs sur le plafond annoncé de 280 euros par mégawattheure : on l'a vu, la libération du marché les a complètement ensauvagés.
Encore des solutions trompeuses et bricolées, symptomatiques de votre pilotage à vue face à cette crise que vous n'avez pas vu venir. Les patrons ne réclament pas un empilement d'aides : ils attendent l'audace promise par Emmanuel Macron. Rendez à la France le contrôle de l'électricité qu'elle produit !