Faute d'anticipation du Gouvernement, les conséquences de la crise énergétique placent les TPE et les PME dans une situation d'extrême péril. Dans le Gers, si les 155 boulangeries sont les plus touchées, il faut y ajouter les bouchers, les conserveurs, les brasseurs, les restaurateurs, les éleveurs et toutes les petites entreprises ayant des activités productives.
La séquence d'annonces successives à l'emporte-pièce ces derniers jours a ajouté à une situation déjà chaotique une complexité qui ne fait qu'exacerber la colère et le mécontentement. Ainsi, certaines boulangeries gersoises ayant également une activité pâtisserie qui leur fait franchir le seuil de dix salariés, sont exclues des dernières annonces, ce qui est injuste et inacceptable. Car si les TPE et les PME irriguent économiquement les territoires ruraux, les boulangers en sont le cœur : une boulangerie qui ferme, c'est un village qui meurt.
C'est pourquoi je poserai quatre questions : le bouclier tarifaire fixé à 280 euros par mégawattheure inclut-il la totalité des aides existantes, amortisseur et guichet ? Cela correspond-il au prix fournisseur ou au prix total pour l'entreprise, incluant le coût d'acheminement ? Dans la mesure où le contrôle des effets des prix de l'énergie passe, à court terme, par l'utilisation de la dette publique, pourquoi ne pas demander une dérogation temporaire, à l'instar de l'Espagne et du Portugal, qui pourront s'affranchir exceptionnellement du marché énergétique européen pour les douze prochains mois au moins ? Enfin, alors que le prix de l'eau s'annonce comme la prochaine étape des symptômes d'une crise qui s'étend, il y a urgence à repenser en profondeur la réforme du marché européen de l'énergie. En la réinvestissant comme un bien commun et une ressource stratégique, sa gestion et sa régulation doivent être confiées à la puissance publique et non à un marché volatil, soumis aux spéculateurs. Quelle est votre vision à long terme à ce sujet ?