Monsieur le ministre délégué, il serait absurde de dire que vous n'avez rien fait pour affronter la crise des prix de l'énergie ; mais il est juste de dire que vous avez fait n'importe quoi. Chez moi, dans le Pas-de-Calais, les PME, les petites et moyennes industries (PMI), les boulangers, les commerçants, vous alertent depuis des mois sur l'usine à gaz que vous avez instaurée pour affronter la crise qui frappe durement l'économie réelle. Chez moi, dans le Pas-de-Calais, plus d'un mois à peine après l'inscription de la baguette au patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco, les boulangers vous demandent de les protéger dans les actes. Certains ont vu leur facture d'électricité multipliée par quatre ou cinq. Chez moi, dans le Pas-de-Calais, les collectivités locales s'inquiètent de l'explosion des tarifs de l'électricité et du gaz et vous demandent des mesures fortes, afin de ne pas être contraintes de laisser exploser les tarifs, voire de fermer des services publics locaux. La multiplication des guichets d'aide et des dispositifs est non seulement coûteuse pour les finances publiques, mais aussi inefficace.
Vous avez renoncé à contraindre les énergéticiens et à réformer le marché européen de l'énergie. Nous avons pourtant besoin de revenir à des tarifs réglementés de vente de l'électricité et du gaz pour l'ensemble des ménages, des entreprises et des collectivités locales, et de rompre avec la logique libérale. Monsieur le ministre délégué, entendez-vous profiter du précédent de l'Espagne et du Portugal pour exiger de l'Europe qu'elle protège ? C'est urgent.