Le pourcentage de production d'électricité décarbonée de la France s'élevait, hier, à 95 %. Ce chiffre, parmi les meilleurs d'Europe, témoigne de la pertinence des choix français, opérés notamment avec le plan Messmer de 1974, lequel visait à limiter la dépendance au pétrole à travers la construction d'un parc nucléaire et une série de mesures de sobriété énergétique – eh oui, déjà, à l'époque.
Aujourd'hui, la situation est différente mais notre dépendance aux énergies fossiles étant toujours d'actualité, nous devons lancer un plan Messmer du XXI
Ce plan repose sur trois piliers. Le premier est une loi de programmation sur l'énergie et le climat, prévue pour le deuxième semestre 2023, qui fixera le cap, technologie par technologie et secteur par secteur, pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Le deuxième est un projet de loi relatif à la construction de nouvelles installations nucléaires qui sera étudié par le Parlement dans les prochaines semaines. Le troisième, sur lequel nous nous exprimons aujourd'hui par notre vote, est un texte qui illustre notre volonté de développer les énergies renouvelables dans notre pays et de passer ainsi de 95 % de production d'électricité d'origine décarbonée à 100 %.
Car il y a un paradoxe : si notre production d'électricité est l'une des plus décarbonées d'Europe, nous sommes malgré tout en retard sur le développement des énergies renouvelables. Ce projet de loi entend résoudre cette contradiction.
En votant pour ce projet de loi, vous votez pour utiliser le foncier disponible des parkings de plus de 1 500 mètres carrés afin d'y installer des ombrières photovoltaïques et ainsi doubler la surface dédiée à l'énergie solaire ; pour équiper en panneaux photovoltaïques les surfaces déjà artificialisées que sont les bords de routes et des autoroutes ; pour un développement raisonné et concerté de l'éolien terrestre ; pour faciliter le développement de l'éolien en mer avec une planification à dix ans ; pour plusieurs mesures en faveur de la méthanisation, de l'hydroélectricité, de l'hydrolien fluvial et de la géothermie.
Nos débats, tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale, ont permis de nombreuses avancées et un travail d'enrichissement inédit qui fait honneur à notre démocratie. À l'Assemblée nationale, 351 amendements ont été adoptés en séance – soit près de 10 % de l'ensemble des amendements déposés sur le texte – dont 42 venant du groupe Socialistes et apparentés, 33 du groupe Écologiste – NUPES, 17 du groupe Les Républicains et 16 du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires.
Fier de ce texte et du travail accompli par notre assemblée, fier de défendre le développement des énergies renouvelables, le groupe Renaissance votera donc pour ce projet de loi qui permettra à la France de se doter d'un outil supplémentaire pour assurer sa souveraineté énergétique.