Cette année encore, les services des urgences ont connu de grandes difficultés durant la période des fêtes. La situation n'est pas nouvelle puisque début juin, le syndicat Samu-Urgences de France (SUDF) parlait déjà d'une forte dégradation. Environ 120 services, répartis sur une soixantaine de départements, sont confrontés à d'importants dysfonctionnements.
Parmi eux figurent le centre hospitalier intercommunal des vallées de l'Ariège, le Chiva, et le centre hospitalier Ariège Couserans, le Chac. Les indicateurs du département figurent parmi les plus mauvais de France. L'agglomération de Saint-Girons, dont le nombre de médecins est passé de vingt et un en 1980 à six en 2023, voit son service des urgences contraint de fermer cinq jours par mois, faute de médecins. En un an, à effectifs constants, voire en baisse, l'activité des services de régulation du département a augmenté de 20 %, les passages dans les services des urgences de 6 % et le taux d'hospitalisation de 18 %. Il faut y voir l'effet à la fois du vieillissement de la population et de la désertification de la médecine de ville.
Ainsi les Ariégeois subissent-ils la double peine : après l'accès aux soins de ville, très dégradé, c'est l'accès aux urgences – pourtant le dernier rempart contre la désertification médicale – qui est menacé, au point qu'on peut désormais parler de « misère médicale ». Comme dans bien d'autres territoires, l'égalité d'accès aux soins n'est plus assurée. La population et les soignants, parfois contraints de procéder à une sélection des patients à l'entrée, expriment leurs inquiétudes les plus vives.
Face à la situation très tendue des services des urgences et au burn-out qui a atteint le système hospitalier après deux ans de pandémie, l'heure n'est plus à la réflexion et aux revalorisations ponctuelles. Monsieur le ministre de la santé, que le Gouvernement compte-t-il faire pour garantir aux Ariégeois, et aux Français confrontés aux mêmes difficultés, l'accès à des services des urgences dignes d'un pays développé ?