Ma question s'adresse à Mme la Première ministre. Le 23 décembre dernier, un homme déjà condamné pour des violences racistes a ouvert le feu au centre culturel kurde de Paris, faisant trois morts et plusieurs blessés ; j'assure les familles des victimes de mon entière solidarité. Une thèse fut vite propagée, celle d'un racisme pathologique. S'il convient de souligner que le racisme n'est pas une maladie mais un délit, qui a conduit ici au crime d'assassinat, la similitude avec le triple assassinat du 9 janvier 2013 pose question. Le local de la rue d'Enghien est certes public, mais le jour et l'heure de l'attentat correspondaient initialement à un rendez-vous entre plusieurs dizaines de représentantes kurdes. Tout comme en 2013, l'individu est isolé. En 2013, les jours de l'assassin, atteint d'une tumeur au cerveau, étaient comptés ; en 2022, l'assassin a été maîtrisé avant de tenter de mettre fin à ses jours. Tout comme en 2013, sont visées des personnes impliquées dans la communauté kurde.
Comme nous savons désormais que l'attentat de 2013 porte l'empreinte des services secrets turcs, la similitude du mode opératoire doit vous inciter à considérer très sérieusement la piste d'une nouvelle ingérence de la Turquie. Entendez-vous travailler sur cette hypothèse, qui soulève une question de souveraineté tout autant que celle de la sécurité des ressortissants d'un peuple ami, qui paie déjà très cher sa simple existence en Turquie ?