Vu le métier que j'ai exercé pendant plus de trente ans, vous comprendrez, madame la députée, que je ne réponde pas à votre dernière remarque.
Je connais bien la situation des services d'urgence, en particulier à Thionville. Vous avez rappelé la triple épidémie qui conduit actuellement à une saturation de notre système, et j'en profite pour rappeler – encore une fois, me direz-vous – que le suivi de consignes simples, comme l'application des gestes barrières et la vaccination, permet de soulager la pression qui pèse sur nos services d'urgence – objectif, je n'en doute pas, que nous avons tous à cœur.
Mon premier mot ira bien entendu aux personnels des services d'urgence, mes anciens collègues, qui tiennent le système à bout de bras, et que j'assure de mon soutien. Néanmoins, la situation de certains services est tout à fait inacceptable : soyez certaine, madame la députée, qu'aux côtés des agences régionales de santé (ARS), je m'assure de la mobilisation des directions des établissements concernés pour résoudre au plus vite des situations que nous ne pouvons tolérer s'agissant de l'accès aux soins de nos concitoyens.
Comme vous le savez, nos services d'urgence sont le réceptacle des nombreux problèmes de notre système de santé, à la fois en amont et en aval : en effet, ils doivent répondre aux besoins de soins non programmés tout en étant contraints par le manque de lits pour hospitaliser les patients.
Face à ces difficultés, nous avons immédiatement apporté des réponses : je ne reviendrai pas sur les mesures prises cet été, comme la revalorisation de la rémunération des heures de nuit, dont plusieurs ont été prolongées. Nous devons maintenant décider de mesures structurelles pour libérer massivement du temps médical, mais aussi, dans la continuité de la suppression du numerus clausus, pour former plus et mieux les soignants. Par ailleurs, il faut mieux organiser l'hôpital en sortant de la logique financière concurrentielle entre établissements et en travaillant à l'échelle des territoires dans un esprit de coopération. Nous souhaitons également valoriser davantage la pénibilité du travail, en particulier celle du travail de nuit.