Madame Corneloup, je salue avec vous l'engagement des soignants, qui tiennent quotidiennement nos différents services, qui soignent et qui sauvent tous les jours, mais qui, effectivement, ne se retrouvent plus dans notre système de santé. Ils travaillent dans des conditions difficiles, trop difficiles ; il est nécessaire qu'ils puissent retrouver le sens de leur métier.
Vous évoquez la crise de l'hôpital ; ce n'est pas seulement l'hôpital qui est en crise mais l'ensemble de notre système de santé, qui comprend aussi la médecine de ville. Du reste, cette crise dépasse malheureusement le cadre de la France et touche tous les pays industrialisés.
Les solutions, je l'ai dit, reposent sur la simplification, le retour à l'humain, le bon sens dans chaque organisation comme dans le système de santé dans son ensemble. Frédéric Valletoux l'a dit : 30 % du financement, dans le cadre de la T2A (tarification à l'activité), serait indu et devrait être déployé différemment. Je ne reviendrai pas sur ce principe particulièrement délétère, construit sur l'offre de soins, mais j'exposerai les réponses que nous devons apporter aux besoins afin de redonner du sens au travail hospitalier.
À l'hôpital comme en ville, il faut plus de soignants auprès des malades, pour gagner du temps de soins. Il faut également reconquérir nos territoires en redonnant du temps aux médecins et en restructurant notre offre autour des hôpitaux de proximité, que vous avez mentionnés. Chacun, à sa place, apporte une plus-value dans l'organisation. En outre, nous devons organiser des coopérations entre les hôpitaux de proximité, des hôpitaux de recours et des hôpitaux supplémentaires, ainsi qu'avec la médecine de ville. Nous devons apporter, non pas une réponse nationale, mais des réponses adaptées à chaque territoire.
Je reviens au problème de l'intérim que vous avez évoqué. La limitation de l'intérim médical a été votée par cette assemblée l'an dernier ; je me suis engagé à prendre le décret correspondant avant le printemps. Nous aurons enfin un intérim qui répond aux besoins et non plus un intérim cannibale