Monsieur le ministre délégué chargé des outre-mer, le 10 mars 2022, un homme est grièvement blessé par balle dans le quartier de l'Île de Thau, à Sète, dans ma circonscription. Le 2 juillet, un mineur est visé par plusieurs tirs. Le 13 juillet, encore des tirs : un adolescent est blessé. Le 21 août, une jeune fille est défigurée à l'ammoniaque par des dealers.
Telle est la situation intenable que vivent les habitants de l'Île de Thau. Excédés, ils attendent l'aide des pouvoirs publics, dans lesquels ils placent leur espoir que l'ordre soit ramené. Or, la seule manière de ramener l'ordre est d'en finir avec le trafic de drogue. En effet, sur l'Île de Thau, les affaires liées à ce trafic ont augmenté de 228 % en 2022. Des réseaux criminels se sont brutalement implantés dans ce quartier, qui se bunkérise et dont la population craint de sortir dans la rue de peur de prendre une balle perdue.
Pour illustrer l'ampleur des trafics, un chiffre a été avancé par les enquêteurs lors d'un procès qui s'est tenu au mois de septembre : un des points de deal générerait à lui seul jusqu'à 25 000 euros de recettes quotidiennes. La situation est catastrophique ; il est temps de donner un véritable coup d'arrêt aux trafics.
Après avoir été alerté par les habitants de l'Île de Thau réunis en collectif, j'ai adressé à M. Darmanin un courrier dans lequel j'expose ces faits et lui demande de classer cette zone en quartier de reconquête républicaine (QRR), ce qui permettrait d'obtenir les effectifs et les moyens qui manquent cruellement à la police de Sète, en sous-effectif chronique depuis plus de quinze ans.
Ma question est simple : le ministre de l'intérieur compte-t-il venir en aide aux habitants de l'Île de Thau et classer cette zone en quartier de reconquête républicaine ?