Je vous prie tout d'abord d'excuser l'absence de Mme Sylvie Retailleau, à qui s'adressait votre question.
Les formations en soins infirmiers ont intégré Parcoursup en 2019 pour permettre aux candidats d'y accéder après le baccalauréat, sans concours. Cette évolution visait à remédier aux effets induits par le concours : son défaut d'attractivité et le développement d'une offre de préparation privée et payante faisaient obstacle à l'accès à cette formation.
Cependant, des observations ont été formulées qui établissent un lien entre la nouvelle procédure et les abandons prématurés – à hauteur de 30 % la première année –, souvent à la suite du premier stage. En l'état, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche ne dispose pas de données suffisamment fiables, récentes et détaillées pour objectiver la situation. En tout cas, il est permis de douter que celle-ci ait une cause unique.
Les commissions d'examen des vœux disposent de l'intégralité du dossier des candidats afin d'examiner leur motivation. Des mesures ont été prises en lien avec les Ifsi pour renforcer, dès cette année, les actions d'information et d'orientation et pour mieux évaluer la motivation des candidats sans qu'il soit nécessaire de recourir à des entretiens, trop coûteux non seulement pour l'administration qui les organiserait mais aussi pour les familles.
S'agissant du lieu de résidence, chaque candidat peut formuler cinq vœux pour cinq groupements d'Ifsi, chaque Ifsi correspondant à un sous-vœu. Les candidats peuvent sélectionner l'ensemble des Ifsi d'un même groupement. Ils sont libres de leurs choix et peuvent diversifier leurs vœux en fonction de leurs propres critères, notamment géographiques.
L'Inspection générale des affaires sociales, l'Igas, a récemment remis un rapport sur l'enjeu de l'évolution de la formation au métier d'infirmier. Et, vendredi, lors de ses vœux aux acteurs de la santé, le Président de la République nous a demandé, après avoir rencontré de nombreuses infirmières, de réfléchir à une évolution qui permette de réduire le taux d'abandon, qui est de 30 % la première année et de 20 % à la fin du parcours diplômant.
Il n'est pas satisfaisant que, malgré une augmentation de 20 % du nombre de postes ouverts à la formation au métier d'infirmier, le solde, à la sortie, soit négatif. C'est donc bien une réflexion très large que nous devons mener avec le ministère de l'enseignement supérieur sur l'évolution de la formation ; il nous faut agir très vite, car nous avons besoin d'infirmières et d'infirmiers.