Si nous devons retenir une leçon de la crise sanitaire, c'est bien que notre pays a un besoin vital de personnel soignant. Ces soignants doivent être justement rémunérés, bien formés mais aussi motivés pour exercer ce beau métier qui, s'il doit mobiliser des qualités humaines, peut s'avérer épuisant.
Or, depuis cinq ans et l'introduction de l'algorithme Parcoursup, la qualité des formations proposées aux futurs infirmiers et infirmières ne cesse de se dégrader. Tout d'abord, la suppression des entretiens de motivation préalable à l'entrée en institut de formation en soins infirmiers – Ifsi – garantissait auparavant une réelle volonté des futurs infirmiers de s'orienter vers cette filière. Les métiers du soin et tournés vers l'aide à autrui nécessitent des qualités humaines qu'un algorithme ne saurait détecter. La suppression de cet entretien explique en partie l'explosion du taux d'abandon en première année, qui est de 30 % à l'échelle nationale ; me semble-t-il – vous m'avez vous-même donné ce chiffre.
À l'Ifsi de Saint-Gaudens, dans ma circonscription, il est de 40 %. Ainsi, 40 % des places de première année qui sont financées ne sont pas pourvues, alors que, dans le même temps, on manque d'infirmiers et d'infirmières à l'hôpital de Saint-Gaudens, à 3 kilomètres.
Cet abandon peut aussi s'expliquer par d'autres facteurs, notamment la prise en considération du lieu de résidence des parents. Je ne compte plus le nombre de citoyens m'ayant expliqué que leur fils ou leur fille voulait devenir infirmier mais qu'ils y avaient renoncé pour des raisons géographiques. Il est souvent impossible pour des familles de financer des études à 500 ou 600 kilomètres de leur domicile alors que leur enfant pourrait étudier dans sa ville d'origine.
Alors que nous manquons de personnel soignant, notre pays ne peut se permettre de financer des promotions remplies à un tiers. Enfin, nous manquons cruellement de places en stage adaptées à des jeunes en première année de formation qui ont encore besoin d'apprendre.
Madame la ministre déléguée, procéderez-vous à une révision de Parcoursup pour y intégrer de nouveaux critères, tels que la prise en considération du lieu de résidence des parents ou le rétablissement de l'entretien de motivation pour les métiers tournés vers l'humain ? Augmenterez-vous le nombre de places en stage ? Ce sont autant de problèmes qui sont maintenant identifiés au niveau national et qu'il faut résoudre de manière urgente.