À ce moment de l'année où l'on présente ses vœux, il est plus que jamais important de souhaiter une bonne santé aux Nivernaises et aux Nivernais, tant l'offre de soins dans notre territoire demeure critique : pas une réunion publique, pas un échange sans que je sois interpellée sur ce sujet. La colère des concitoyens de ma circonscription monte.
Le groupement hospitalier de territoire de la Nièvre est en grande difficulté s'agissant de ses ressources, entraînant un mal-être important des agents. En effet, la maternité de Nevers a perdu 45 % de ses effectifs de sages-femmes en trois ans et un tiers des infirmières expérimentées ont quitté les urgences où elles exerçaient. Récemment, l'hélicoptère de Nevers n'a pas pu décoller pour emmener un patient subissant une dissection aortique, faute de médecins. Durant plusieurs jours, une ligne de structure mobile d'urgence et de réanimation – Smur – n'a pas fonctionné et des patients n'ont pu être transférés dans des délais raisonnables, faute de transport médical ou paramédical.
Mais au-delà de la situation hospitalière, les habitants rencontrent également de nombreuses difficultés pour avoir des rendez-vous médicaux et paramédicaux dans notre département. Depuis 2010, la Nièvre compte 23 % de médecins généralistes, 45 % de gynécologues-obstétriciens et 20 % de cardiologues en moins. Le département ne compte plus qu'un seul dermatologue. Il manque quarante dentistes. Ce phénomène touche l'ensemble des professionnels de santé de la Nièvre, salariés hospitaliers et professionnels libéraux.
De plus, les aides accompagnant l'installation des professionnels dans le département ne permettent pas de les retenir. La concurrence à l'œuvre entre les territoires est exacerbée. Même si des projets structurants ont été soutenus par ce gouvernement et se concrétisent, telles la construction du nouvel hôpital de Cosne-Cours-sur-Loire ou la rénovation du centre hospitalier spécialisé Pierre-Lôo, il demeure nécessaire de trouver une solution pour attirer les professionnels de santé dans nos territoires et pour accompagner ceux qui y exercent.
Des annonces ont été faites et vont dans le bon sens mais elles constituent des réponses à moyen et long terme. Les Nivernais ont besoin de se faire soigner maintenant. Dès lors, on peut s'interroger sur l'opportunité d'instaurer une tarification différenciée de la consultation dans nos territoires. La mise en œuvre d'une prime d'urgence pour les sages-femmes qui exercent en salle de naissance rendrait le travail à l'hôpital plus intéressant financièrement que l'exercice libéral. Faciliter le cumul d'emplois à temps partiel à l'hôpital et en ville permettrait de varier les parcours des soignants. La prise en charge par l'agence régionale de santé – ARS – des vols que nous souhaitons planifier entre Dijon et Nevers permettrait à des spécialistes de venir exercer une journée par semaine dans le territoire. Nous souhaitons que le parcours de consolidation des compétences des médecins étrangers soit simplifié et plus rapide, afin d'exercer quand ils le souhaitent.
Vous le voyez, nous avons des idées. Nous avons besoin que le Gouvernement nous aide à lutter à court terme contre cette situation sanitaire précaire pour garantir une offre de soins à toutes les Nivernaises et à tous les Nivernais. Êtes-vous prête à nous accompagner pour mettre en œuvre ces propositions ?