Merci, tout d'abord, aux collègues du groupe GDR – NUPES, auxquels nous devons, dans le cadre de cette semaine de contrôle, l'inscription à l'ordre du jour de ce débat consacré à la réforme de la voie professionnelle. En effet, alors même que les annonces faites en novembre dernier par le Gouvernement sont passées quasiment inaperçues, sa volonté d'accroître le temps que les élèves de la voie professionnelle passent dans les entreprises, réduisant une nouvelle fois leurs heures de cours, mérite discussion.
Il ne s'agit pas seulement là du débat habituel entre ceux qui souhaitent que le travailleur-citoyen bénéficie d'un enseignement complet et ceux qui souhaitent cantonner les moins qualifiés au seul apprentissage des techniques de production. Mes collègues du groupe Socialistes et apparentés et moi-même déplorons dans cette réforme un nouveau moyen déguisé de limiter le nombre d'heures passées en classe, donc le nombre d'enseignants, plutôt que d'avoir l'ambition d'innover, d'offrir à ces élèves, certes parfois mal à l'aise vis-à-vis de l'école, de l'écoute, de l'imagination, de l'adaptabilité, de la créativité – et surtout du temps, le temps de classe, le temps avec les élèves que réclament les équipes éducatives, à entendre les intervenants, afin de mener à bien leur mission d'accompagnement des enfants qui leur sont confiés. Les lycéens professionnels, pour leur part, souhaitent être considérés comme les égaux en dignité de leurs pairs de la voie générale. Enfin, les maîtres de stage ne demandent pas forcément à encadrer plus longuement des stagiaires encore trop jeunes et inexpérimentés.
Je m'interroge donc sur cette façon qu'a le Gouvernement – la voie professionnelle n'étant d'ailleurs pas le seul sujet en cause – de déguiser en innovations des reculs, en l'occurrence la réduction du temps scolaire. Est-ce une réelle avancée pédagogique que de placer plus longtemps des élèves en entreprise, au risque que leurs acquis soient ceux que requiert un seul poste de travail, alors qu'il faudrait les aider…