Ma suppléante, Mme Sylvie Bonnet, et moi-même avons été récemment alertés par les professeurs du lycée Adrien-Testud du Chambon-Feugerolles, dans le département de la Loire, au sujet de la réforme des lycées professionnels annoncée par le Président de la République. Les enseignants s'inquiètent des objectifs de cette réforme, en particulier de l'augmentation de 50 % de la durée des stages dans le cadre du volume global d'enseignement, c'est-à-dire au détriment des matières générales et technologiques, pourtant indispensables à la culture générale et à l'avenir professionnel des élèves. L'importante diminution des heures d'enseignement classique priverait en effet ces derniers du socle de connaissances nécessaire à leur réussite dans l'enseignement supérieur, notamment à l'obtention d'un BTS.
Par ailleurs, ces mêmes enseignants doutent de la capacité des entreprises à assurer cette formation alors qu'en l'état actuel des choses, 90 % des élèves ligériens ne parviennent déjà pas à effectuer toutes leurs périodes de stage. Ce qu'ils demandent, madame la ministre déléguée, c'est surtout la possibilité de former de futurs citoyens en faisant bénéficier leurs élèves d'une ouverture culturelle et intellectuelle, et de faire d'eux de bons professionnels, formés à un métier, non à un poste spécifique au sein d'une seule entreprise. De plus, avec votre réforme, qu'en serait-il de la mobilité des travailleurs ? Tout comme notre collègue Chudeau, madame la ministre déléguée, je vous invite à revoir votre copie !