Monsieur le député, l'apprentissage constitue l'une des vraies réussites du précédent quinquennat, réussite d'ailleurs saluée par l'ensemble des acteurs et dont les effets sur l'insertion des jeunes – ainsi que sur leur taux de chômage, qui n'avait jamais été aussi bas depuis plus de trente ans – sont très nets. Nous pourrions tous ici, unanimement, au-delà des considérations politiques voire politiciennes, en tirer satisfaction.
Je tiens en outre à souligner que notre objectif n'est pas de susciter une concurrence entre la voie scolaire, c'est-à-dire le lycée professionnel, et l'apprentissage. Leur complémentarité peut au contraire fournir aux jeunes un maximum de leviers de réussite en leur donnant la possibilité de choisir : il conviendrait même d'apporter plus de souplesse dans le parcours, afin que les jeunes qui s'engagent dans tel chemin à un certain degré de maturité puissent reconsidérer ce choix avec l'âge. Du point de vue de l'entreprise, l'apprentissage ne souffrira non plus d'aucune concurrence avec le lycée professionnel, la durée de stage n'étant pas comparable. Nous devons toutefois appliquer au second la même ambition qu'au premier : donner, je le répète, des leviers de réussite aux jeunes.
Enfin, si nous améliorons l'insertion des élèves dans l'emploi, ce sera par de multiples vecteurs, notamment les diplômes professionnels. Il existe aujourd'hui non seulement de nombreux métiers en tension, mais également des métiers en devenir, sur lesquels nous devons travailler davantage, ce qui implique d'agir de manière bien plus volontariste sur la carte des formations. Une autre question est celle de l'orientation : trop de choix sont subis, ou seulement mal éclairés, par exemple en raison de biais de genre. Trop de perspectives de poursuite d'études font également défaut. Là encore, nous souhaitons substituer le levier à l'obstacle.