Je voudrais réaffirmer l'importance des savoirs généraux, que vous avez également soulignée : l'augmentation de la durée des périodes de formation en milieu professionnel ne se fera pas au détriment des enseignements au lycée, et la réforme ne signe pas le renoncement aux enseignements fondamentaux. Le diagnostic est clair : les élèves de la voie professionnelle maîtrisent nettement moins bien les savoirs fondamentaux que les élèves de la voie générale ou technologique. Consolider les savoirs en français et en mathématiques dès la classe de seconde professionnelle est donc l'une des priorités de la réforme que je souhaite mener, en y investissant davantage de moyens organisationnels et humains.
Eu égard aux fragilités des élèves, la question n'est pas d'enseigner plus, mais d'enseigner mieux, et peut-être différemment, les matières générales. Comme je l'ai souligné dans mon intervention, une forte proportion d'élèves de la voie professionnelle est issue de l'immigration ou allophone : l'accompagnement doit être adapté à cette réalité. En outre, 5 % des élèves sont en situation de handicap : là encore, il faut apporter des réponses adaptées. Je rappelle que les difficultés en lecture touchent 28 % des élèves en CAP, contre 16 % des élèves en bac professionnel et seulement 3,5 % des élèves en filière générale.
Par ailleurs, si les jeunes filles représentent 40 % des élèves de la voie professionnelle, elles ne sont en effet que 13 % à être inscrites dans des filières dites de production, qui se trouvent être celles offrant le meilleur taux d'insertion, en particulier dans des secteurs comme l'industrie, le numérique ou la transition énergétique : relever ce taux est un défi, et nous allons y travailler, notamment en faisant évoluer l'offre de formation.