La question est là : ces modifications de la période d'immersion détermineront le regard que nous porterons sur cette réforme.
Nous sommes ouverts à l'augmentation de la durée d'immersion : nous l'étudierons, mais elle ne pose a priori pas de problème. En revanche, le financement des stages suscite de réels questionnements. En effet, il existe un risque que le stage en entreprise, financé par l'État, n'entre en concurrence avec l'apprentissage, financé par l'entreprise – je suis chef d'entreprise, j'assume de raisonner ainsi. Je trouverais dommage qu'on ait recours à un stagiaire pour cette raison.
Augmenter la durée d'immersion, je le répète, pourquoi pas : il y a un réel besoin en la matière. La question de la rémunération nous pose en revanche, bien plus de questions, et nous serons attentifs à l'organisation de cette mesure. Comment sera-t-elle déployée ? À quel niveau ? Quel en sera le coût ? Les jeunes discutent entre eux, et je ne voudrais surtout pas qu'un tel changement perturbe la réussite du nouveau système d'apprentissage.
Par ailleurs, puisque j'ai entendu certains intervenants parler d'élèves défavorisés, je souhaite rappeler que nous accueillons aussi des personnes au niveau d'études élevé, détentrices d'un master, d'une licence, d'un baccalauréat général, qui, à 25 ou 30 ans, décident de se prendre en main et désirent changer d'orientation et vivre de leur métier. Les entreprises artisanales connaissent bel et bien cet afflux de jeunes d'un autre niveau scolaire, souvent appelés à devenir plus tard chefs d'entreprise, porteurs d'un projet professionnel artisanal, d'une maturité très intéressante. En somme, s'il est vrai que nous accueillons des enfants en difficulté, ce ne sont pas les seules recrues.