Vous avez tout dit. Les métiers dits manuels, les métiers de l'artisanat et les très petites entreprises où ils sont exercés sont encore trop stigmatisés, alors qu'ils ont beaucoup évolué et que les conditions de travail continuent de s'améliorer constamment. Sur ce point, nous, employeurs, travaillons avec l'ensemble de nos collaborateurs pour traiter le mieux possible les problèmes qu'ils rencontrent. En effet, les salariés sont la plus grande richesse des petites entreprises : il suffit parfois qu'un employé souffre de troubles musculo-squelettiques (TMS) pour qu'une entreprise disparaisse.
Depuis de nombreuses années, nous avons conscience que les choses doivent changer, tout comme nous en avions conscience pour l'apprentissage. Vous avez d'ailleurs raison de citer l'exemple de cette entreprise mayennaise, qui montre bien que la réalité de ces métiers est généralement méconnue.
Je crois que la réforme du lycée professionnel mentionne la formation à partir de la classe de cinquième. Pour notre part, nous intervenons au collège à partir de la quatrième, pour faire auprès des élèves la promotion de 250 métiers de l'artisanat. La question est la suivante : dans quelles conditions l'éducation nationale nous accueille-t-elle ? Veut-elle seulement nous ouvrir ses portes ? Nous intervenons dans une centaine de collèges, toujours les mêmes, car nous y sommes invités par des chefs d'établissement ou des professeurs principaux motivés, désireux de faire découvrir à leurs élèves la voie de l'artisanat. D'autres collèges, en revanche, ne nous accueillent jamais, car ils ne veulent pas entendre parler de l'apprentissage ni des TPE.
En somme, nos métiers sont méconnus. Tant que nous n'ouvrirons pas davantage l'orientation, nos efforts seront voués à l'échec.