Je remercie les trois intervenants d'avoir répondu à notre invitation et accepté de participer à cet échange : il est important pour notre groupe de tenir compte de leur parole dans nos débats et de prendre appui sur leurs avis afin d'interroger ensuite le Gouvernement – nous mettons souvent cette pratique en application dans le cadre des semaines de contrôle.
Nous sommes inquiets quant à la réforme qui se profile, réforme qui risque de ne pas être débattue dans cet hémicycle alors que nous souhaitons bien sûr qu'elle puisse l'être : c'est le sens de cette séance. Nous croyons au lycée professionnel, qui se trouve au carrefour d'enjeux sociaux et éducatifs, ainsi que des grands défis auxquels notre société est confrontée et face auxquels nous aurons besoin de femmes et d'hommes formés. Il est donc important que ces jeunes non seulement apprennent un métier, mais bénéficient également d'une formation générale : tels doivent être l'objectif et l'ambition du lycée professionnel. Or, avec la réforme qui nous est proposée, nous craignons un renoncement éducatif.
J'aimerais que vous présentiez en quelques mots les atouts du lycée professionnel – vous avez évoqué, monsieur Doré, la poursuite des études –, les difficultés qu'il rencontre actuellement et le moyen d'y faire face. La question de la concurrence avec l'apprentissage a également été soulignée : ne faudrait-il pas, de ce fait, donner également un nouveau souffle au lycée professionnel, sans éluder le sujet de la rémunération qui interfère parfois dans le choix d'orientation fait par les familles ? En définitive, compte tenu des critiques formulées aussi bien par Mme Sigrid Gérardin que par Mme Prisca Kergoat, critiques que nous partageons, quelle réforme du lycée professionnel devons-nous envisager afin qu'il joue tout son rôle au sein du système éducatif ?