Depuis le 1er janvier, dans le prolongement de la loi « climat et résilience », pour leurs travaux énergétiques, les ménages sont progressivement obligés de faire appel à un professionnel de la rénovation, dit accompagnateur France Rénov'. Je me félicite que l'État suive la voie des collectivités locales puisque nombre d'entre elles le proposent déjà.
Toutefois, une telle disposition pourrait avoir l'effet inverse de celui recherché. En premier lieu, le coût de l'accompagnateur sera à la charge des ménages. En tant que présidente de la communauté de communes des Herbiers, j'avais mis en place un tel accompagnement, mais il était gratuit pour les bénéficiaires. Or, contrairement aux collectivités, l'État ne prévoit pas la gratuité, mais seulement une éventuelle, et faible, aide forfaitaire de l'Anah. Alors que les Français subissent de plein fouet la crise énergétique, l'accompagnateur France Rénov' constituera un coût supplémentaire pour ces derniers.
En second lieu, il sera obligatoire d'y recourir pour les ménages : cet intermédiaire supplémentaire va complexifier le processus et décourager ceux qui voudraient faire des travaux. Et pour ceux qui persisteront à vouloir les engager, leur délai de réalisation sera fortement rallongé.
Encore une fois, les Français se voient imposer une obligation qu'ils n'ont pas demandée et je crains que, sans gratuité, de nombreux citoyens ne perçoivent ce nouveau dispositif que comme une nouvelle contrainte administrative et financière. Comme souvent, le Gouvernement affiche une belle posture de principe, mais il n'atteindra pas l'objectif escompté – les Français n'engageront que peu, ou pas, ces travaux. Ce sera donc pire qu'avant.