Je suis d'accord avec vous : la rénovation thermique des bâtiments n'est pas qu'une question d'argent. Elle est, bien évidemment, d'abord une question sociale : dans quelles conditions laissons-nous vivre nos concitoyens ? L'objectif du Gouvernement de rénover plus de 700 000 logements par an est atteignable. S'il est possible, dans les années qui viennent, de rénover davantage de logements, nous nous en donnerons les moyens. Ce n'est pas votre propos, mais les incantations ne suffisent pas pour rénover un ou deux millions de logements par an.
Je le rappelle souvent, je suis d'abord un petit maire. Lors de mes mandats de maire de Clichy-sous-Bois, j'ai pu connaître de près la situation de l'habitat collectif, celle de l'habitat social et des copropriétés dégradées. La réalisation de l'Orcod-in – opération de requalification des copropriétés dégradées d'intérêt national – à Clichy-sous-Bois ne se heurte pas à des problèmes financiers. Nous disposons de l'argent nécessaire. Reste que la rénovation globale d'un immeuble est une opération des plus complexes posant des questions d'ingénierie et de préparation de chantier, notamment celles des conditions de sa réalisation en site occupé.
Nous partageons votre volonté d'aller plus vite et plus loin dans la rénovation thermique des bâtiments. Donnons-nous les moyens de qualifier la filière et les niveaux de travaux nécessaires afin de mener des rénovations plus performantes puis plus globales et régler ainsi la question la plus urgente, celle des taudis énergétiques, tout en poursuivant la lutte contre l'habitat insalubre et les marchands de sommeil. Nous aurons ainsi partiellement avancé. En tout cas, je le répète : pour aller plus vite dans la rénovation thermique des bâtiments, l'argent n'est pas la seule question qui se pose.