La présente discussion conduit à poser une question incontournable : « Combien ça coûte ? » On se demande combien ça coûte de changer des fenêtres, de modifier un équipement de chauffage ou de refaire une toiture ou un plancher. Toutefois, cette question prend le sujet par le petit bout de la lorgnette puisque la vraie question consiste à s'interroger sur le coût de ne pas faire ces travaux. C'est cette question que je souhaite vous poser, monsieur le ministre délégué.
Combien ça coûte à notre pays d'avoir des millions de personnes qui vivent dans le froid ? Combien coûtent les maladies liées à cette situation – asthme, bronchite, pneumonie – qui atteignent les enfants ? Combien ça coûte d'avoir des personnes qui n'arrivent pas à fermer l'œil de la nuit alors qu'elles doivent aller travailler ou étudier le lendemain ? Combien ça coûte d'avoir des enfants qui révisent le soir leurs cours dans une quasi-obscurité, dans une chambre qui parfois sent le moisi ou qui ne peuvent pas ouvrir la fenêtre car les particules fines ou les produits polluants en concentration excessive dans leur logement les empoisonnent ? La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) appelle régulièrement notre attention sur cette question : combien ça coûte de laisser des escrocs mener des chantiers de rénovation à la va-vite car les particuliers n'ont pas l'argent pour réaliser la rénovation en une seule fois, de bout en bout ? Combien coûte une situation qui provoque chaque année la mort de plus de 2 000 personnes vivant dans ce que nous appelons ici des passoires thermiques ?
Combien coûtent l'inaction gouvernementale et le retard dans la réalisation de l'ensemble des engagements pris vis-à-vis de la population ? Cette question est d'autant plus urgente que la majorité relative a adopté un texte de loi antilocataire. Par ailleurs, je rappelle que seuls 7 % des logements sont des passoires thermiques dans le parc social alors que cette proportion est de près d'un quart dans le parc privé. Encore une fois, le public fait mieux pour moins cher.