Monsieur le ministre délégué, plus le temps passe, plus l'espoir d'un sursaut du marché pour rénover le parc de logements s'amenuise. Pourtant, nous savons que le premier levier de la transition énergétique est la baisse des consommations, en particulier dans le secteur du bâtiment. Les dernières mesures, que vous venez d'évoquer, compenseront l'inflation – au mieux – et limiteront une baisse des chiffres. Mais rien ne répond à nos objectifs : nous attendons toujours l'annonce de mesures de massification de rénovations performantes, nécessaires pour enfin agir dans les temps qu'impose l'urgence sociale et climatique.
Il s'agit d'un des échecs les plus criants de votre politique. En 2021, faute d'incitations financières suffisantes, 70 % des aides ont été affectées au seul changement du système de chauffage. En plus d'un rythme de rénovation bien trop faible, les travaux réalisés ne présentent pas assez de bénéfices par rapport à l'effort d'investissement des ménages, en particulier les plus modestes. Pire, ils ont un fort impact sur leur budget et bloquent tout nouvel investissement qui améliorerait pour de bon leur quotidien, tout en nous permettant d'atteindre la neutralité carbone.
Depuis le début de la législature, le groupe Écologiste – NUPES a formulé de nombreuses propositions : 6,8 milliards d'euros supplémentaires pour la rénovation, un reste à charge zéro pour les ménages les plus modestes et minime pour ceux aux revenus intermédiaires. Certains de nos amendements, démocratiquement adoptés dans cet hémicycle, ont été aussitôt balayés par le Gouvernement. Avez-vous prévu de changer de braquet dans l'application de votre stratégie et d'inciter davantage, financièrement, à la réalisation de rénovations performantes plutôt que de monogestes, en particulier pour les personnes aux revenus les plus modestes ?