Elle concerne la structuration de la filière de la rénovation thermique. Vous avez fixé l'objectif suivant : porter l'ensemble du parc de logements au niveau BBC – bâtiment basse consommation – en 2050. Pour cela, il faudrait atteindre dès à présent le rythme de 370 000 rénovations globales par an, puis celui de 700 000 à partir de 2030. Or la France est en train de complètement manquer ces objectifs : le rythme n'est que de 32 000 rénovations globales par an, soit à peine 5 % des dossiers MaPrimeRénov'.
Pourquoi ? Parce que les ménages ne sont pas assez soutenus dans ces projets complexes et coûteux. Il faut les accompagner, les aider à les financer, mais aussi leur permettre de trouver des artisans. Vous nous opposez parfois – vous l'avez fait à l'instant – que la filière n'est pas prête à absorber le rythme des travaux nécessaires ; nous partageons en partie ce constat. Le rapport Meynier-Millefert évoque des besoins en main-d'œuvre qui pourraient être multipliés par deux. Le scénario Rénovons ! estime qu'il faudrait créer 93 000 emplois dans cette filière, qui n'en compte aujourd'hui que 192 000. Or le nombre d'élèves et d'apprentis dans ces métiers a diminué de 25 % en dix ans.
Ma question est donc la suivante : qu'attendez-vous pour élaborer, avec les professionnels du secteur, une feuille de route visant à renforcer la rémunération et l'attractivité de ces métiers, à accélérer la formation aux métiers du bâtiment – notamment grâce au programme FEEBAT (formation des professionnels aux économies d'énergie dans le bâtiment) – et à développer la labellisation des entreprises, très insuffisante puisque seules quatre-vingt d'entre elles sont qualifiées pour leur offre globale de rénovation ?
La rénovation énergétique est un grand et beau projet pour la France. C'est le défi de notre génération, un défi enthousiasmant, créateur d'emplois et de pouvoir de vivre. C'est aussi une responsabilité historique car c'est aujourd'hui que la France doit prendre le virage écologique. Demain, il sera trop tard.