Ces derniers jours, de jeunes militants du mouvement Dernière rénovation ont multiplié les actions pour vous demander d'engager dès maintenant un grand plan de rénovation thermique.
Leur geste, désespéré, n'a qu'un seul but : sauver l'humanité de l'effondrement vers lequel elle s'avance aveuglément. Ils vous interpellent, monsieur le ministre délégué chargé de la ville et du logement, car vous n'avez visiblement pas pris la mesure de l'enjeu. La question du Président de la République lors de ses vœux – « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » – démontre sa déconnexion totale des enjeux environnementaux. Faut-il rappeler que les écologistes, depuis René Dumont en 1974, et les scientifiques depuis le premier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) en 1990, ne cessent d'alerter sur le dérèglement climatique ? Vous devez réagir maintenant et prendre le virage écologique. La mère des batailles, c'est la rénovation thermique. Disons-le clairement : il serait illusoire de croire que le défi de la rénovation thermique puisse être relevé sans moyens financiers significatifs ; c'est l'objet de ma première question.
Le rapport Sichel indique que 9,3 milliards d'euros sur dix ans seraient nécessaires pour traiter la seule question des passoires thermiques. L'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) estime quant à lui qu'il faudrait 8,8 milliards d'euros par an pour la rénovation thermique des seuls logements privés et 10 milliards si l'on englobe les logements sociaux et les bâtiments tertiaires. Tous les rapports convergent pour estimer le besoin de financement à 9 ou 10 milliards d'euros par an. Pourquoi dès lors avez-vous fixé le budget de MaPrimeRénov' pour 2023 à 2,5 milliards seulement ? Pourquoi ne pas l'avoir augmenté, même un peu, alors que la majorité des députés avaient adopté un amendement le portant à 9 milliards ? Pourquoi ne pas mobiliser la moitié de la baisse des impôts de production des entreprises, qui s'élève à 14 milliards, pour la rénovation thermique ? Il s'agit en effet d'un enjeu écologique majeur : protéger les Français contre le dérèglement climatique et la flambée des prix de l'énergie.