Intervention de Général de division Aymeric Bonnemaison

Réunion du mercredi 7 décembre 2022 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général de division Aymeric Bonnemaison, commandant de la cyberdéfense :

Nous avions quelque peu anticipé cette fragmentation d'internet. Au vu des pays qui la pratiquent – la Chine, la Russie et l'Iran – c'est un signe peu encourageant d'un point de vue démocratique.

En matière de data centers, le développement d'une souveraineté française ou européenne est tout à fait opportun. Dans ce domaine, nous disposons en France d'une technologie qui monte et que nous devons soutenir. Ne soyons pas naïfs, y compris s'agissant de nos alliés, car ces derniers ont aussi des intérêts propres. Il faut aller vers plus de capacités intégrées en France.

Quant à la fermeture d'internet, c'est une question qui se pose aussi dans le milieu militaire. Comme je l'ai déjà dit, les armées veulent de plus en plus d'interopérabilité car c'est ainsi qu'elles gagneront – mais à condition que le COMCYBER parvienne à préserver la sécurité de cette interconnexion !

Vous m'avez enfin demandé pourquoi l'influence ukrainienne n'avait de succès qu'en Occident : c'est parce qu'elle y a trouvé un terreau favorable. Il existe des enjeux géopolitiques expliquant que certains pays ont intérêt à ne pas croire Volodymyr Zelensky, parce qu'ils subissent des pressions de la part de la Russie ou qu'ils ont des engagements ou des intérêts qui les dissuadent, quoi qu'il arrive, de pencher de l'autre côté. Enfin, les populations n'ont pas toutes le même niveau d'information ni d'éducation dans leur accès à l'information.

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