Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du mercredi 7 décembre 2022 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, président :

Mes chers collègues, nous poursuivons notre cycle d'auditions sur les enseignements du conflit en Ukraine avec le général de division Aymeric Bonnemaison, chef du commandement de la cyberdéfense (Comcyber), placé sous l'autorité du chef d'état-major des armées.

Général, je vous remercie de votre présence parmi nous. Si votre nomination à cette fonction date du 1er septembre, votre intérêt pour le cyber est ancien. Vous avez notamment commandé le 54e régiment de transmissions, dit des « traqueurs d'ondes », spécialisé dans l'écoute, la localisation et le brouillage des signaux de communication ennemis. Vous êtes co-auteur d'un livre publié dès 2013, intitulé « Attention : Cyber ! Vers le combat cyber-électronique ».

La Revue nationale stratégique (RNS) 2022 dresse ce diagnostic : « Les États utilisent de plus en plus systématiquement l'arme cyber afin de défendre leurs intérêts stratégiques ou dans le cadre de tensions politiques ». La guerre en Ukraine en est une remarquable illustration. Elle se déroule aussi dans le cyberespace, que votre ouvrage définit comme « le maillage de l'ensemble des réseaux permettant une interconnexion informationnelle des êtres vivants et des machines ».

Désormais, les cyberattaques visant des structures stratégiques et logistiques vont de pair avec les attaques plus conventionnelles, comme la Russie en a fait la démonstration en commençant l'agression de l'Ukraine, le 24 février dernier, par une attaque cyber visant le réseau satellitaire Viasat. Avant même l'éclatement du conflit, l'Ukraine était le théâtre d'une guerre hybride larvée, menée par la Russie, notamment dans le Donbass, mêlant manœuvres de guerre électronique et attaques informatiques, informationnelles et cognitives.

Mon général, vous qui êtes chargé de la lutte informatique offensive, défensive et d'influence, que retenez-vous de la cyberguerre que se mènent l'Ukraine et la Russie ? Quels enseignements en retirez-vous sur la conduite de la guerre en général et sur notre propre cybersécurité ?

Nous avons tous noté que l'objectif stratégique n° 4 de la RNS est spécifiquement consacré à « une résilience cyber de premier rang » et insiste sur la nécessité d'améliorer la résistance cyber de la France. Quelles sont les actions qui vous semblent prioritaires pour mieux adapter nos capacités ? Comment pouvons-nous contribuer à l'amélioration de la résilience des institutions européennes et internationales, et des partenaires de la France ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion