Merci, amiral, pour ces éclaircissements sur les actions mises en œuvre par les Européens depuis la résurgence d'un conflit de haute intensité aux portes de l'Europe. J'en profite pour exprimer tout notre soutien aux Ukrainiens et saluer la bravoure de leurs soldats.
Si la France avait déjà amorcé la remontée en puissance de ses armées, dans un contexte qui s'était déjà fortement dégradé, d'autres pays européens y étaient cependant moins préparés. Cette crise a donc provoqué un sursaut budgétaire dans la plupart des États membres. L'opposition entre l'Europe et l'OTAN semble aujourd'hui dépassée. L'adhésion de la Suède et la Finlande à l'OTAN donne une profondeur stratégique aux États baltes et renforce le pilier européen de l'Alliance.
En contrepartie apparaissent cependant des risques de fragilisation de l'Europe de la défense, certains membres répondant à la crise dans la précipitation, par exemple en achetant des équipements « sur étagère », sans réelle concertation avec leurs partenaires ni entente sur les possibles doctrines d'emploi. J'aimerais à ce sujet connaître votre avis sur l'initiative European Sky Shield lancée par l'Allemagne, qui pourrait se faire au détriment de l'intégration de l'Europe de la défense et de la base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE).
Quels enseignements par ailleurs tirer de l'articulation actuelle entre l'Europe et l'OTAN concernant l'organisation, le commandement et la mobilité de la défense collective de l'Europe ?
S'agissant enfin de la mission EUMAM, au regard de l'attrition de ses soldats, l'armée ukrainienne pourrait-elle se trouver à court de combattants dans la perspective d'une offensive au printemps ?