Il y a un énorme point commun entre le programme des macronistes et celui du Rassemblement National : aucun des deux ne contient les mots « bénéfices », « dividendes », « profits » ou « inégalités ». Et ces mots ne figurent pas davantage dans cette proposition de loi.
Le journal Les Échos de notre ami Bernard Arnault annonçait il y a quelques semaines que les entreprises françaises du CAC40 avaient versé 44 milliards de dividendes au deuxième trimestre, battant un nouveau record. Voilà où on peut trouver de l'argent, si on veut augmenter les salaires, mais ce n'est pas du tout ce que vous proposez. De même, d'après l'Insee, le taux de marges des entreprises n'a jamais été aussi élevé, mais vous n'en dites rien.
Votre proposition n'a rien de nouveau. Cela fait quarante ans qu'on allège les charges et qu'on multiplie les exonérations ; cela fait quarante ans que la droite et qu'une partie de la gauche le font. Vous vous présentez comme un parti neuf, mais vous ne faites que de l'ancien.
Les entreprises ont reçu 160 milliards d'euros de subventions, de baisses de cotisations et d'allégements. Et on continue d'avoir un chômage de masse et des salaires qui stagnent. Quand allez-vous proposer l'indexation des salaires sur l'inflation ? Quand allez-vous proposer de relever nettement le salaire minimum ? Le Président de la République s'est plu à rappeler que « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ». Quand ces mots deviendront-ils réalité ? Il n'y a pas l'embryon de cela dans votre proposition de loi, ni dans votre programme.
Nous défendons donc l'amendement AS3.