L'Ademe a été créée sous la présidence de François Mitterrand. En trente ans d'existence, son périmètre d'action s'est peu à peu élargi, mais on peut regretter que ses effectifs et ses moyens financiers n'aient pas été accrus à due proportion des enjeux.
Face à l'urgence climatique, les gouvernements ont trop souvent dénigré le rôle crucial de l'Ademe. Nous abordons une décennie critique et l'Agence, acteur majeur de la transition écologique, doit devenir l'un des établissements publics incontournables de cette législature.
Dans ce contexte, la nomination de M. Ravignon nous pose question comme à un grand nombre de salariés de l'Ademe. On ne peut occulter le fait que votre famille politique a souvent pris des positions contraires aux impératifs écologiques. Je pense au moratoire sur les éoliennes, levier important pour développer les énergies renouvelables, ou au refus de considérer la réduction de la consommation de viande pour limiter notre empreinte écologique, deux positions totalement incompatibles avec l'objectif de neutralité carbone et les politiques défendues par l'Ademe.
En outre, vos réponses au questionnaire du rapporteur ont renforcé nos craintes, puisque vous confirmez votre intention de cumuler la fonction de président-directeur général de l'Ademe avec celles de maire et de président d'agglomération, deux fonctions requérant au minimum un temps plein. Il est donc permis de s'interroger sur la compatibilité de votre profil avec les exigences de la fonction – président-directeur général étant aussi un poste à temps plein, a fortiori, en période de grave crise énergétique où l'Ademe est fortement sollicitée tant par ses tutelles que par ses partenaires et bénéficiaires. Ce cumul inédit créerait un grave précédent, alors même que nous entrons dans une bataille décisive pour éviter l'emballement climatique.
Pour toutes ces raisons, nous sommes très réservés sur votre nomination.