Intervention de Mickaël Bouloux

Réunion du jeudi 15 décembre 2022 à 14h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMickaël Bouloux :

Je me joins aux remerciements adressés au président, au rapporteur général et aux fonctionnaires.

Le groupe Socialistes et apparentés ne se satisfait pas de ce budget, pour trois raisons principales : outre son manque de sincérité et d'ambition écologique et sociale, nous protestons contre les méthodes employées pour le faire passer.

Vous nous parlez d'hypothèses volontaristes. Or tout le monde sait que nous n'aurons pas la croissance espérée et que l'inflation s'est installée. Si la croissance fait défaut, c'est en grande partie à cause d'un manque d'ambition en matière d'investissement, qu'il s'agisse de l'État ou des collectivités locales. Il y a tant à faire, pourtant, dans les domaines de l'écologie et du social – je pense à la rénovation des bâtiments, ou encore au soutien au train. En ne voulant sous aucun prétexte faire contribuer les plus aisés, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises, on se prive volontairement de marges de manœuvre.

Que retient-on de ce budget, en définitive ? La baisse de 8 milliards d'impôts par an, à terme, avec la suppression de la CVAE. En janvier, vous allez demander des économies sur les retraites pour un montant équivalent. Autrement dit, vous faites payer aux futurs retraités les cadeaux accordés aux grandes entreprises.

Nous protestons contre la méthode employée. Vous ne savez pas gérer la situation, qui se caractérise par un parlementarisme de fait. Par orgueil, vous restez campés sur vos positions. Il y a quelques semaines, un dialogue timide avait pourtant été noué avec les oppositions sur le second projet de loi de finances rectificative (PLFR2). Pourquoi ne pas avoir appliqué la même méthode au PLF ? En définitive, la plupart des groupes de la NUPES s'étaient abstenus pour laisser passer le budget rectificatif. Prenez-en de la graine pour l'année prochaine !

Pourquoi restez-vous campés sur ces positions libérales ? Pourquoi refusez-vous de taxer les superdividendes et les superprofits ? N'ayez crainte : nous y reviendrons. Nous ne lâcherons pas.

Face aux insuffisances de ce budget et au peu de considération affichée envers la représentation nationale, si nous avions pu voter dans l'hémicycle, nous nous serions prononcés contre le texte.

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